Xavier Bertrand a présenté hier au Conseil des ministres les mesures de revalorisation des minima sociaux. Le minimum vieillesse sera ainsi porté en avril de 633 à 677 euros, et la prime versée aux chômeurs en fin de droits et aux RMistes dès novembre, passera de 152 à 220 euros. Le ministre du Travail espère ainsi limiter l’impact de la crise financière sur les plus démunis.
Après avoir avantagé ceux qui ont un emploi ou un patrimoine, le gouvernement vient-il de découvrir qu’il y a des pauvres et des exclus ?
Nous avons toujours dit que nous tenions le cap des réformes, mais aussi de la cohésion sociale. Je suis ministre du Travail, mais aussi de la Solidarité, et c’est cette solidarité vis-à-vis des plus modestes et des plus éloignés de l’emploi que nous mettons en œuvre. Il y a l’augmentation de 44 euros par mois du minimum vieillesse, mais aussi la revalorisation des pensions de réversion, des petites retraites agricoles ou de l’allocation pour les adultes handicapés. L’ensemble des mesures concerne plus de trois millions et demi de personnes.
Le président de la République a été élu sur la réhabilitation de la valeur travail. Un an et une crise financière plus tard, vous redécouvrez la vertu des emplois aidés et des revenus d’assistance. Ce n’est pas un changement complet de cap ?
Il n'y a là rien de contradictoire. Ce n'est que lorsque l'on a créé des richesses que l'on peut les partager. La loi Tepa [travail, emploi et pouvoir d'achat, ndlr] a d'abord eu un rôle d'anticipation. Maintenant, elle permet d'amortir la crise, par les 8 milliards d'euros qu'elle a injectés dans l'économie. Je vous rappelle qu'en un an le chômage est passé de 8,4 % à 7,2 % de la population active.
On compte 40 000 chômeurs de plus en août. Le dispositif d’allégements pour les heures supplémentaires ne joue-t-il pas contre l’emploi ?
Quand on dit cela, c'est déjà que l'on reconnaît que la mesure a eu du succès. Est-ce au détriment de l'emploi ? Je ne le crois pas. Il faut abandonner cette vieil