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Libération

Rouillan, le poids de ses mots, le choc de ses propos

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Justice. L’ancien d’Action directe risque de perdre sa semi-liberté à cause d’une interview.
Jean-Marc Rouillan. (AFP)
publié le 2 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 2 octobre 2008 à 6h51)

Rouillan a une bouche, il s'en sert, et ça ne plaît pas à tout le monde : hier, après la publication d'une interview sur le site Internet de l'Express, le Parquet de Paris a indiqué qu'il allait demander la révocation de la semi-liberté dont il bénéficie depuis décembre 2007. Son tort ? Le cofondateur d'Action directe (AD) se serait exprimé sur les faits pour lesquels il a pris deux fois perpétuité, ce qui lui est formellement interdit. En fait, il dit simplement qu'il assume son passé, comme il nous l'a expliqué dans un entretien réalisé les 19 et 22 septembre. «Pour une interview, ils sont capables de me faire repartir sur une perpétuité», soupirait-il hier. Ajoutant : «Mais la bataille sur la liberté de parole est essentielle.» Son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, commente : «Cette demande de révocation n'est pas fondée sur le plan juridique. Et c'est ridicule d'interpréter trois lignes dans un long texte. C'est un prétexte pour le faire taire. Le Parquet a toujours été contre sa semi-liberté, contre ses permissions.»

Au secours, Rouillan revient ? A 56 ans, il fait toujours peur. Il a beau être grand-père, il est toujours révolutionnaire. Avec une nuance : s'il ne renie pas la «lutte armée», qui a provoqué plusieurs morts et l'a conduit vingt ans en détention dans des conditions extrêmes, il veut désormais faire de la politique comme simple militant. «Il en a parfaitement le droit», explique son avocat. Jean