«Fraude, nombreuses irrégularités, absence de sincérité…» Le tribunal administratif de Montpellier n'y est pas allé de main morte pour motiver son annulation des municipales à Perpignan. La fameuse chaussette, dans laquelle le président du bureau de vote numéro 4 avait caché des bulletins au soir du second tour, n'a pas fait rire les juges. Dans leur décision rendue publique hier, suite à l'audience du 23 septembre, ils annulent les scrutins des 9 et 16 mars, invalidant ainsi l'élection du maire Jean-Paul Alduy (UMP) et de ses adjoints. Enfin, ils demandent que lors des prochaines municipales, le président du bureau de vote numéro 4 soit désigné par le président du tribunal de grande instance. Il faut dire que Georges Garcia, l'homme à la chaussette, n'est autre que le frère de l'un des colistiers du maire. Il a depuis été mis en examen pour fraude électorale.
Etonné. Le jugement a pris au dépourvu Jean-Paul Alduy, qui, par l'intermédiaire de son avocat Jean-Jacques Pons, s'est étonné qu'il aille «à l'encontre des conclusions du commissaire du gouvernement». Ce dernier avait demandé de retirer du décompte les 365 voix du bureau de vote numéro 4 en faveur du maire sortant, sans annuler l'élection (Libération du 25 septembre). Alduy entend faire appel devant le Conseil d'Etat, ce qui suspendrait le jugement pendant au moins sept à huit mois.
Agité. C'est Jacqueline Amiel-Donat, la candidate socialiste à la tête d'une liste d'union de la gauche,