Menu
Libération

Le RSA bien vu par la gauche, mais adopté sans elle

Article réservé aux abonnés
publié le 9 octobre 2008 à 6h51

A qui la faute ? Au gouvernement qui n’a pas voulu déroger au bouclier fiscal ? Ou aux socialistes, qui ont pris prétexte de ce refus pour ne pas voter la création du revenu de solidarité active (RSA),qu’ils approuvent et que leur candidate Ségolène Royal avait défendu en 2007 ?

Cette réforme qui aurait dû être votée à la quasi-unanimité par l’Assemblée n’a été approuvée hier en première lecture que par 340 députés. Assez pour qu’elle soit adoptée. Mais pas de quoi pavoiser. Les socialistes ainsi qu’une dizaine de députés UMP ou Nouveau Centre se sont abstenus, et les communistes ont voté contre. En comptant les absents, quarante voix ont manqué à droite.

Il n’y avait pourtant sur le principe du RSA défendu par le haut-commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, que peu de critiques. Le communiste Roland Muzeau a bien souligné l’effet pervers d’un dispositif qui peut pérenniser des situations de précarité pour des salariés contraints d’accepter des emplois à temps partiel. Reste qu’il apporte 1,5 milliard d’euros de plus par an pour favoriser l’insertion des exclus sur le marché du travail.

Ce milliard et demi s'ajoutera aux 6,6 milliards d'euros actuellement versés au titre des minima sociaux, principalement le RMI (revenu minimum d'insertion), dont le socialiste Christophe Sirugue rappelait hier qu'il a été «créé par Michel Rocard», et qu'il reste «un acte fondateur de la lutte contre la pauvreté». Le RSA de Martin Hirsch vient compléter et moderniser un