Voilà le volontarisme politique de Nicolas Sarkozy soumis à des épreuves d'un type nouveau et d'une ampleur sans précédent : depuis qu'il a pris le, 1er juillet, ses fonctions de président en exercice du Conseil européen, le chef de l'Etat doit faire face à des crises de plus en plus graves.
Cela a commencé par le conflit entre la Russie et la Géorgie qui l’a conduit aussitôt par tempérament, par méthode, par vocation et par sentiment d’urgence à se précipiter à Moscou et à Tbilissi, à s’entremettre et à négocier un cessez-le-feu - aussi insatisfaisant qu’indispensable - pour sauver le régime géorgien. Pour y parvenir, il a dû bousculer toutes les lentes et majestueuses procédures européennes, consulter en urgence les principaux pays, faire avertir les autres, emmener dans ses bagages les responsables de Bruxelles, décider seul et multiplier les initiatives.
Une crise chasse l’autre et l’attention s’est détournée du Caucase. Il s’agissait pourtant de la première offensive russe hors de ses frontières depuis la chute du mur de Berlin, donc d’un risque aigu de guerre éclair et de création d’un protectorat russe aux confins de l’Europe. Les méthodes cavalières s’imposaient et cela tombait bien que le président en exercice du Conseil européen soit un bonapartiste. Qu’aurait pu dans les mêmes circonstances son prédécesseur, le Premier ministre slovène ?
Ce qui valait pour l’orage géorgien s’applique à la puissance dix pour l’ouragan financier. La crise rôdait depuis le mo