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Libération

Au FN, «Marine» à la peine pour retenir élus et militants

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publié le 14 octobre 2008 à 6h51

Marine Le Pen se prépare à hériter de l’entreprise politique fondée par son père dans un état de quasi-faillite. Non seulement financière, avec une dette de 8 millions d’euros et la vente du siège de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) toujours en suspens, mais aussi humaine. Dans plusieurs départements, les structures frontistes fonctionnent au ralenti avec une poignée de militants seulement et des élus en partance.

Dans la Vienne, le FN compte 36 militants actifs et n'a pu présenter que deux candidats aux cantonales de mars sur 19 cantons renouvelables. «Et ce n'est pas un exemple isolé, précise un cadre du parti d'extrême droite, les petites fédérations qui n'ont pas d'élus ne reçoivent plus rien, ni affiches ni tracts, du siège national. Les militants se démobilisent.» Sans parler des mesures de rétorsion à l'encontre des fédérations opposées à Marine Le Pen. «Elle sera l'héritière du Titanic», ironise un permanent.

Plus grave, bon nombre des 140 conseillers régionaux FN, hostiles à la fille du chef, ont commencé à prendre leur distance avec le parti. Officiellement, une quinzaine d'entre eux sont entrés en dissidence. Ils refusent de reverser au «Paquebot», le siège du FN, une partie de leurs indemnités. Par lettre, la direction du parti leur a enjoint de régulariser leur situation avant demain sous menace d'être traduits devant la commission de discipline. Mais cette petite poignée de «grévistes de la cotisation», selon l'expression du secrétaire général du