Leur petite entreprise politique, ils l’espèrent, ne pâtira pas de la crise. Au contraire. Martine Aubry et Laurent Fabius, qui font désormais cause commune en vue du congrès du PS, menaient campagne hier sur le terrain du social. Et, aussi, de l’ex-Premier ministre de François Mitterrand, la Haute-Normandie. Récit.
10 h 45, sortie de l'autoroute A13. «Tu veux monter avec moi ?» Fort délicat, Laurent Fabius, avec son alliée Martine Aubry. Laquelle s'excuse pour le retard : «Désolée, 40 km de bouchon à la sortie de Lille !» Mais l'invitant se montre compréhensif, qui a poussé le sens de l'hospitalité jusqu'à faire le pied de grue une demi-heure en bordure d'une bretelle d'autoroute. L'occasion d'expliquer pourquoi, en plein krach, sa nouvelle associée pourrait flamber à la bourse socialiste : «Nous, on n'a pas attendu la crise pour être à gauche.» Et de moquer ses camarades qui, ces jours-ci, en rajoutent dans le registre révolutionnaire : «Certains partent avec un handicap…» Quant aux réserves sur sa nouvelle joint-venture avec Aubry, Fabius les évacue : «On n'a jamais fait campagne ensemble. Mais jamais l'un contre l'autre non plus.»
11 h 30, Pont-Audemer (Eure). Après une visite du pôle social du conseil général et un tour au marché, visite de courtoisie à une quarantaine de militants du cru. Martine Aubry s'affirme «très heureuse d'être avec Laurent», mais a également une pensée émue pou