Sans leur vedette Ségolène Royal, les adeptes de la motion E se sont retrouvés hier soir à Allauch (Bouches-du-Rhône), mais ce n'était pas pour rigoler. Jean-Noël Guérini, l'homme fort de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, prévient : «Il est grand temps de tourner la page des guerres inutiles bien dérisoires face à l'angoisse de nos concitoyens.» Le sénateur déplore un PS «à des années-lumières des attentes» souffrant d'un «immense décalage» : «Collectivement aveuglés par les ambitions personnelles, […] orphelins de projets, nous nous sommes abandonnés au petit jeu des phrases assassines. La réalité nous présente toujours l'addition.» Et elle pourrait être salée.
Manuel Valls pose la seule question valable : «A quoi peut encore servir la gauche ?» La réponse du congrès de Reims, en novembre, apportera «la première étape d'un élan nouveau ou la dernière boucle à la spirale de nos échecs à l'élection présidentielle». Face à la déroute actuelle du capitalisme, le député et maire d'Evry (Essonne) appelle pourtant à ne pas se laisser aveugler : il faut, lance-t-il, rejeter «les chères vieilles branches du tout Etat et du socialisme de protestation», se libérer de «l'emprise d'une forme de surmoi gauchiste» pour «se dire une bonne fois pour toutes partisans de l'économie de marché».
Vive la crise ? Le moment n'est pas idéal, mais Manuel Valls vante «un nouveau système de régulation»,