Lionel Jospin est manifestement très colère. Après avoir publié dans le Point de cette semaine une tribune pour dénoncer «le scandale d'Etat» que constitue à ses yeux les agissements d'Yves Bertrand, directeur des Renseignements généraux de 1995 à 2007, il est revenu vendredi soir à la charge sur LCI contre «ce haut fonctionnaire nuisible protégé pendant douze ans par Jacques Chirac». Une réaction en deux temps consécutive à la publication la semaine dernière par l'hebdo du contenu des carnets secrets d'Yves Bertrand, saisis dans le cadre de l'affaire Clearstream, mais dans lesquels se retrouvent aussi, dixit Jospin, «des ragots, des malveillances, parfois des divagations, sur toutes sortes de personnalités» politiques, dont l'ex-Premier ministre (lire ci-contre). «On a cherché à me nuire», a estimé Jospin, qui s'est réservé la possibilité de porter plainte. Chose qu'a faite jeudi Nicolas Sarkozy, lui aussi mis en cause dans les carnets de l'ex-espion. «Ces pratiques doivent être révélées. Ces méthodes ne peuvent pas être perpétuées», a dénoncé l'ancien Premier ministre socialiste, après avoir rappelé qu'il avait tenté d'obtenir de Jacques Chirac le remplacement du haut fonctionnaire des RG. Ce que le Président d'alors - la France était en cohabitation - lui avait refusé.

Pour l'ancien locataire de Matignon, discret sur les soutiens qu'Yves Bertrand comptait y compris dans son gouvernement, soit le patron des RG a agi seul