Jean-Pierre Raffarin ? «Ce n'est plus rien», lâche, féroce, un ministre. Sévèrement battu par Gérard Larcher dans la course à la présidence du Sénat, c'est un homme meurtri et amer qui a pris place vendredi dans l'avion présidentiel pour assister, à Québec, au sommet de la Francophonie. Cette défaite, l'ancien Premier ministre l'a vécue comme la conséquence de trahisons multiples jusqu'au plus haut sommet de l'Etat. Il fait savoir qu'il ne s'exprimera pas avant fin novembre. Après le Canada, il s'envole pour dix jours de vacances à l'île Maurice avant de partir pour Pékin. Ce mois-ci, les quotidiens chinois sont d'ailleurs les seuls à avoir le privilège de publier des entretiens de Jean-Pierre Raffarin.
A Nicolas Sarkozy qui le reçoit le 30 septembre, huit jours après sa défaite face à Larcher, il annonce : «Je reprends ma liberté de parole.»«Mais Jean-Pierre tu l'as toujours eue, ta liberté», répond le chef de l'Etat. «Si je l'avais, je dirais que la direction de l'UMP communique deux conneries par jour !» rétorque le vice-président du parti sarkozyste, exaspéré par les méthodes du secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian. Officiellement, le sénateur de la Vienne n'a «pas d'amertume» après le combat «très correct et très loyal» qui l'a opposé à son vainqueur. En réalité, il ne décolère pas contre ceux qui ont orchestré sa chute, notamment François Fillon, soupçonné d'avoir activement milité pour Larcher.
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