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Interview

«On aggrave déficits et inégalités»

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Alors que le budget 2009 est examiné aujourd'hui à l'Assemblée, Didier Migaud, président PS de la commission des finances, demande que le gouvernement tienne compte de la crise financière dans son budget.
Didier Migaud, président PS de la commission des finances à l’Assemblée nationale.
publié le 20 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 20 octobre 2008 à 8h12)

Président de la commission des finances à l'Assemblée nationale, Didier Migaud (PS) juge nécessaire de revoir l'architecture globale du budget 2009 pour tenir compte de l'impact de la crise financière. Alors que la récession risque de tarir les recettes, il estime que le gouvernement et la majorité devraient «avoir le courage politique de remettre en cause le paquet fiscal» voté en juin 2007, au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy. Pour éviter le spectre d'une récession, il se prononce en faveur d'«un plan européen d'aide à l'économie réelle», à l'identique des mesures en faveur des banques.

Le budget, qui va être examiné à l’Assemblée nationale à partir d’aujourd’hui, a été élaboré avant la crise financière. N’est-il pas de ce fait caduc ?

Oui. Le projet de loi de finances a été préparé bien avant que n’éclate cette crise financière. Il y a quelques mois il n’était encore question que d’une crise des subprimes. Le gouvernement laissait même entendre que la France serait relativement épargnée. Il prétendait que nous réussirions à maintenir un certain niveau de croissance. Je crois qu’il n’est pas contestable que la situation a changé au cours de ces dernières semaines. Aujourd’hui, peu d’économistes jugent crédible l’hypothèse de croissance de 1 % retenue dans le budget.

Quelles révisions budgétaires seraient nécessaires pour tenir compte de la crise financière ?

La crise actuelle doit inciter le gouvernement à redéfinir des priorités dans le budget. Les difficultés du moment doivent l’amener à s’interroger sur la dépense fiscale. En outre en période de ralentissement économique, il n’est pas pertinent de couper dans les crédits dédiés au logement ou à la rénovation urbaine, alors que ces dépe