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Libération

Un écart de conduite à risques

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En pleine crise, l’affaire DSK pourrait gêner Sarkozy et nuire au retour du ténor du PS sur la scène nationale.
publié le 20 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 20 octobre 2008 à 6h51)

Dans l’actuelle tourmente financière internationale, la révélation d’un «incident» de la vie privée du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, pourrait ne pas être sans conséquences publiques et politiques.

La position de Nicolas Sarkozy va-t-elle être affaiblie dans la gestion de la crise ?

Avec la nomination de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI en septembre 2007, Nicolas Sarkozy parachevait sa politique d'ouverture entamée au mois de mai avec l'entrée de responsables socialistes au gouvernement et éloignait celui qu'il considérait comme son adversaire le plus dangereux au PS. Mais pour imposer DSK au plan international, la bataille a été rude. Avec les Russes d'abord. Ils soutenaient un autre candidat et voulaient mettre un terme à cette règle implicite qui veut que le FMI revienne à un Européen (d'un pays de l'UE la plupart du temps) et la Banque mondiale à un Américain. Mais pour son candidat, le président français s'est dépensé sans compter, multipliant les coups de fil aux dirigeants européens qui comptent et aux économistes influents. A l'époque, Nicolas Sarkozy se targuait aussi de s'être beaucoup appuyé sur les Britanniques, qui bénéficient de solides relais à Washington. Alors que Paris essaie aujourd'hui d'imposer son leadership dans la crise financière et propose de «refonder le capitalisme», l'affaire DSK tombe au plus mal. Sa révélation, le jour même où Nicolas Sarkozy débarquait aux Etats-Unis pour tenter d'imposer à George Bush un G8 sur la crise, tombe à pic pour ceux qui souhaitent en faire rabattre à la France et à s