Tout bousculer, tout chambouler, tout brouiller. A Annecy, hier, Nicolas Sarkozy, a évoqué le «destin», parlé des «circonstances exceptionnelles» chères à de Gaulle et prophétisé l'avènement d'«un nouveau monde»… dont il se voit, à l'évidence, comme l'un des inspirateurs, sinon des maîtres. Son credo : seuls la politique et le volontarisme peuvent sortir le monde de la crise dans laquelle «l'autorégulation», «la libre concurrence», «la dictature des marchés» et les «experts» l'ont plongé. Son refrain sur l'impératif de «refonder le capitalisme mondial» est connu. Mais hier, il y a ajouté un couplet en faisant de la «redéfinition du rôle de l'Etat dans l'économie» un axe majeur de «la révolution intellectuelle et morale qui est en train de s'opérer». Le fonds public d'investissement dont il a annoncé hier la création constitue un véritable bras armé de l'Etat pour intervenir tous azimuts dans l'économie (entreprises et filières stratégiques, crédits aux banques et aux PME, entrée dans le capital d'entreprises menacées de délocalisation ou par des «prédateurs»…) et conduire des politiques industrielles et de grands travaux.
Aubaine. Du Keynes à la sauce gaullo-pompidolienne ? «C'est une politique de relance par l'investissement, donc c'est cohérent avec la pratique keynésienne», applaudit Jean-Paul Fitoussi, président de l'OFCE. «C'est surtout une politique homéopathiq