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Libération

Nouvelle salve de cadeaux fiscaux à l’Assemblée

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publié le 24 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 24 octobre 2008 à 6h51)

Pendant la crise, les cadeaux fiscaux continuent. Jusqu’à semer parfois le malaise au sein de l’Assemblée nationale, qui examine le volet recettes du budget 2009. Alors qu’on s’attendait à voir supprimer certains avantages fiscaux, la majorité UMP a causé la surprise en créant une nouvelle niche fiscale - dont on ignore le coût - lors de la séance de nuit de mercredi à jeudi.

A la manœuvre le député (UMP) des Hauts-de-Seine, Frédéric Lefebvre, seul signataire d'un amendement octroyant des avantages fiscaux - avec effet rétroactif - aux particuliers et aux entreprises investissant en Afrique. Un amendement redoutablement complexe que son auteur dit avoir rédigé «avec Bercy». Pour le justifier, Frédéric Lefebvre a mis en avant de nobles causes. Le but est de favoriser l'expansion «du tissu économique des pays en voie de développement et plus particulièrement en Afrique» et booster le «codéveloppement».

Vigilance. Sur les bancs de la gauche, on a surtout vu dans cet amendement, la main «de la Françafrique». «Qu'est-ce qu'il y a derrière tout ça ?» a questionné Dominique Baert (PS). «Cet amendement est une proposition étrange», a commenté Jean-Pierre Brard (PC). Jérôme Cahuzac (PS) s'est interrogé sur la rétroactivité de la mesure et ses bénéficiaires : «Qui a investi ? Combien ? Ou ? Qui demande au Parlement de défiscaliser cet investissement ?» Continuant sur sa lancée, il a souligné la «gêne»