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Libération
Reportage

Le désarroi des socialistes d’en bas

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Sentiment de dépossession, désir de renouvellement : les adhérents de trois fédérations témoignent.
Sydné et Pascal, de la sélection PS des Lilas. (Frédéric Stucin (MYOP))
publié le 27 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 27 octobre 2008 à 6h51)

Y aurait-il, dans ce parti, une fracture ? A dix jours du vote des militants, ceux-ci, de concert, s'affirment «frustrés»,«déçus»,«en colère». Assurent «vivre difficilement ce qui se passe». Disent leur «désespérance» de voir la compétition interne exacerbée, le champ libre laissé à Sarkozy, ainsi que leurs craintes de voir leurs voix confisquées au lendemain du congrès de Reims. Voyage, dans trois fédérations, au cœur du parti d'en bas, à mille lieues des conglomérats des prétendants, à la rencontre des petits actionnaires socialistes.

La Suze (Sarthe)

«Leur guerre ne nous concerne pas du tout»

Ce mercredi soir, ils sont cinq représentants des motions en lice à faire l'article, dix minutes chacun, à la salle des fêtes de La Suze. Derrière eux, les casiers du cercle d'échecs, du club du troisième âge ou du groupe mycologique, et une affichette : «Vive les mariés». En face, une quarantaine de militants de quatre sections rurales de la Sarthe. Les plus jeunes ont une trentaine d'années : ils sont deux. La séquence des questions s'ouvre : nette liberté de ton et désarroi certain. Les militants se révèlent, au fond, moins intéressés par les textes que déconcertés par les subtilités du rituel socialiste. D'autant que «sur les motions, on est à peu près tous pareils», comme le précise maladroitement le représentant de Ségolène Royal.

«Ségolène, elle est candidate ? Et Martine ?» s'inquiète l'un. «Quelles seront les discussions de couloir entre responsables ? Lesquels