Député européen socialiste, Benoît Hamon, 41 ans, dont la motion rassemble l’aile gauche du PS, analyse les effets de la crise financière et détaille ses propositions.
Nicolas Sarkozy serait devenu «socialiste», selon le président du Venezuela, Hugo Chavez…
C’est sûrement de l’ironie de la part de Chavez. Aujourd’hui Nicolas Sarkozy mobilise l’argent public et les ressources du politique pour remettre les marchés sur pied. Pas pour en modifier les règles du jeu. Il n’y a rien de socialiste à appeler le retour de la puissance publique d’une main et, de l’autre, à poursuivre la privatisation de la Poste, le démantèlement de l’hôpital public, la suppression des postes de fonctionnaires, et à faire travailler les gens le dimanche. Sarkozy vient sauver celles et ceux à qui il doit sa carrière politique. C’est l’exemple le plus emblématique d’une socialisation des pertes. On efface la dette de jeu des banquiers en les laissant spéculer comme avant, en toute impunité et sans contrepartie.
Que feriez-vous si vous étiez au pouvoir ?
Dans l’immédiat, la France a besoin d’un bouclier social pour amortir les effets de la crise financière. Il faut s’attendre en 2009 à une vague sans précédent de délocalisations, de plans sociaux, un coup supplémentaire porté au pouvoir d’achat des familles, et à une dégradation des conditions de travail des salariés, soumis au chantage à l’emploi.
Que proposez-vous alors ?
Il faut un moratoire sur les délocalisations, un prolongement de l’indemnisation des chômeurs en fin de droit, l’interdiction des licenciements boursiers, une baisse exceptionnelle de la TVA sur les produits de première nécessité, la mise en œu