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Libération
Interview

«L’école sert les héritiers de la caste politique, médiatique…»

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Mohamed Razane, du collectif «Qui fait la France ?».
publié le 30 octobre 2008 à 6h51

Le collectif «Qui fait la France ?» (1) est né en 2006 après la sortie de l'ouvrage Chronique d'une société annoncée (Stock), cosigné par une dizaine de jeunes écrivains, issus pour la plupart de l'immigration. L'association, qui réunit près de 500 adhérents, vient de publier sur le net Democratic Panthers, un nouvel opus collectif. Son président, Mohamed Razane, auteur du roman Dit violent (Gallimard), fait le point sur les actions de ce collectif qui avait envahi le plateau de Marc-Olivier Fogiel, an avril, pour délivrer le message «des sans-voix».

Dans Democratic Panthers,vous dénoncez «un processus irréversible d’invisibilisation» dont serait victime la majorité de la population. Qu’entendez-vous par là ?

Il existe une petite caste dominante dans la vie politique, médiatique, artistique ou économique. Celle-ci a éloigné la masse populaire de l’espace public. A nos yeux, tout commence dès l’école, qui sert avant tout les héritiers de cette caste. Les autres doivent se débrouiller dans leur coin tout au long de leur existence.

De quels moyens d’action disposez-vous pour vous faire entendre ?

Essentiellement littéraires. Dans Democratic Panthers, nous expliquons, sur la base d'un diagnostic étayé, les possibilités qui demeurent d'un engagement concret, démocratique, efficace et joyeux. Nous sommes là pour remettre au goût du jour le «vivre ensemble». Réinvestir la place publique pour délivrer un message d'espoir aux «invisibles». Nous envisageons d'organiser des pique-niques populaires un peu partout en France pour recréer du lien. Nous réfléchissons à des opérations de mécénat artistique à destination de ceux qui, malgré leur talent, ne bénéficient pas de l'aide des pouv