Le Padduc, plan d’aménagement et de développement durable de la Corse, va-t-il servir à développer son économie ou à bétonner ses rivages ? Voyage sur les traces d’un document polémique, en quatre étapes.
Résistance à Corte
On est loin du littoral, cœur de la bataille, mais c'est ici, au centre de la Corse, que siège le Front anti-Padduc. «On n'est pas des associations "petites fleurs, petits oiseaux"», prévient Michèle Salotti, de l'association U Levante. D'ailleurs, elle s'est fait traiter d'«ayatollah vert» . Presque une victoire pour cette enseignante retraitée : «Quand ils n'ont que cet argument-là, c'est qu'ils n'en ont plus d'autres.» Attelage hétéroclite réunissant des nationalistes hostiles à l'Etat et des écolos qui réclament son aide, le Front revendique plus de 80 organisations affiliées : associations, syndicats, partis, monde agricole… Michelle Salotti explique l'enjeu du combat : «Avec le Padduc, les élus axent sur le tourisme tout luxe. On ne veut pas la même société. On ne croit pas que c'est comme ça qu'on développe la Corse. C'est fait pour des gens très fortunés.»
Comme le Padduc prévoit de déclasser environ 10 % des espaces dits «remarquables» (lire ci-contre), Michelle Salotti craint le pire. «Chaque fois qu'ils suppriment un espace remarquable, il devient constructible, car il y a, derrière, un projet immobilier.» Ses moyens d'action : «La légalité d'abord. Essayer de convaincre.» Son alliance avec les nati