Pourquoi la réforme de notre architecture territoriale devrait-elle être conduite par le bas ?
Depuis un an, du rapport Attali au discours de Nicolas Sarkozy à Toulon, l’idée a fait son chemin : les départements et les régions posent problème à la France. Ces deux collectivités sont désignées comme responsables des maux de notre nation. Mal gérées, elles seraient les principales causes de la dérive des finances publiques et plomberaient notre croissance. Quand 58 départements sur 100 et 21 régions sur 22 sont dirigés par des exécutifs de gauche, il serait bien naïf de ne pas déceler dans ces attaques répétées et minutieusement orchestrées quelques arrière-pensées politiciennes, c’est-à-dire de tactique politique. Pourtant, sur un sujet aussi fondamental, nous avons besoin, avant toute chose, d’une vraie réflexion politique, c’est-à-dire au service de l’intérêt général et des citoyens.
Une fois de plus, employant la méthode éprouvée de la cartographie (militaire, hospitalière, judiciaire…), la majorité gouvernementale s’interroge sur les moyens avant de parler du sens et d’avoir défini les objectifs. Quel mépris pour notre territoire, ses habitants, ses représentants ! Peut-être faut-il rappeler que les institutions ne sont que des outils pour mettre en œuvre nos politiques publiques. Et qu’avant toute réforme institutionnelle, il est donc nécessaire de répondre à deux questions : quelle cohérence territoriale et quelle cohésion sociale souhaitons-nous pour la France ? Ensuite,