Candidat au poste de premier secrétaire du PS, Bertrand Delanoë, maire de Paris, explique ses propositions et revient sur la crise financière.
Comment jugez-vous la façon dont Nicolas Sarkozy gère la crise ?
Il est condamné à réagir dans l’urgence pour colmater les brèches qu’il a lui-même ouvertes : le chômage, l’effondrement du commerce extérieur et du pouvoir d’achat étaient là avant les effets de la crise mondiale. Si l’on juge Nicolas Sarkozy sur ses résultats et non sur sa communication, on peut à peine le créditer d’avoir obtenu une position commune de l’Europe, puisque c’est grâce à une initiative de Gordon Brown. Quant à la perspective d’une réunion internationale à Washington, comment ne pas s’interroger sur son impact réel ? En fait, Nicolas Sarkozy, avocat depuis toujours des crédits hypothécaires à l’anglo-saxonne et de la dérégulation du droit du travail, dit exactement l’inverse dans cette crise.
Le paquet fiscal est-il son péché originel ?
Nicolas Sarkozy refuse de donner à la France les moyens de se redresser. Pour servir la justice sociale et la performance économique, il faut d’abord renflouer les caisses que ce pouvoir a vidées. Il n’y a qu’un moyen : annuler le paquet fiscal et le bouclier fiscal, remettre à plat les niches fiscales et taxer les stocks-options.
Quelles autres décisions prendriez-vous si vous étiez au pouvoir ?
Si la gauche était en responsabilité, elle devrait tenir un discours de vérité. Pour dynamiser l’emploi, sa priorité devrait consister à investir massivement dans l’innovation, la recherche et le soutien aux PME. Elle devrait aussi impulser un plan de relance concerté, à travers un emprunt européen de 100 mi