On ne change pas une équipe qui gagne… Jacques Voisin, président de la CFTC depuis 2002, a été réélu jeudi à la tête du syndicat chrétien, pourtant en pleine panade. Crise syndicale d’abord : la CFTC risque de perdre sa représentativité, car avec 6,8 % aux dernières élections, elle va devoir grimper à 10 % pour conserver son statut d’organisme invité à discuter au sommet de l’Etat. Crise morale et financière ensuite: sur fond d’affaire UIMM, le patronat de la métallurgie est soupçonné d’arroser les syndicats de salariés, la CFTC en particulier.
Le challenger de Voisin, Robert Crespo, président de la fédération métallo de la CFTC, a dû jeter l’éponge en plein congrès, tenu cette semaine à Strasbourg. Candidat à la succession du sortant, il n’a même pas passé l’épreuve éliminatoire, l’élection au sein du conseil fédéral (le «parlement» de la CFTC). Leurs campagnes électorales avaient pourtant été tonitruantes, l’un et l’autre s’accusant mutuellement d’être vendus à l’UIMM. Le pire, c’est que les deux ont raison.
Ironiser. Premier scud envoyé par Jacques Voisin à Robert Crespo : un chèque de 23 000 euros de l'UIMM à la fédération métallo, pour la location en 2006 d'un stand lors de son université d'été. Voisin estime le prix «exagéré», autrement dit surfacturé. Retour de bâton, Crespo exhume un virement de l'UIMM à la confédération CFTC, en 2003, d'un montant de 69 000 euros, sous couvert de «partenariat sur le dialogue social». Poussant son avantage, Crespo