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Libération
Interview

Patrick Devedjian «Le PS n’a pas de présidentiable»

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Patrick Devedjian, secrétaire général de l’UMP, livre son analyse:
publié le 3 novembre 2008 à 6h51

A deux semaines du congrès socialiste de Reims, Patrick Devedjian, secrétaire général de l’UMP, analyse le débat au sein du PS.

La crise financière n’est-elle pas en train de relégitimer la doctrine sociale-démocrate…

C’est plus compliqué que ça. La crise relégitime moins la social-démocratie que la régulation. Or ce dernier concept n’est pas l’apanage des sociaux-démocrates. Les libéraux ne devraient pas oublier que le marché ne fonctionne que s’il est loyal et donc contrôlé. Il n’y a que l’Etat à pouvoir jouer ce rôle. L’absence d’Etat ce n’est pas le libéralisme, c’est l’anarchie.

Tout de même Nicolas Sarkozy reprend à son compte des idées clairement marquées à gauche comme le traitement social du chômage…

Il y a six mois, on l’accusait d’être ultralibéral. Aujourd’hui, on lui reproche d’être social-démocrate. La vérité, c’est qu’en période de crise, il n’y a pas de place pour l’idéologie. Il s’agit de mettre tout en œuvre pour limiter l’impact de la crise sur les ménages et les entreprises. L’heure est au pragmatisme. Quand il y a le feu à la maison, on ne rationne pas l’eau.

Qui de Bertrand Delanoë, Martine Aubry ou Ségolène Royal serait l’opposant le plus coriace face à Nicolas Sarkozy ?

Le problème n’est pas de savoir lequel serait le plus coriace, mais bien lequel serait le plus utile à la France. J’ai le sentiment qu’aucun ne s’impose à la société française. Précisément en ce moment le débat interne au PS devrait être d’une grande richesse intellectuelle. Or, ce qui me frappe c’est sa vacuité. C’est navrant. Il est vrai que le PS n’a pas de chance puisque les sociaux-démocrates comme les libéraux sont en parfait accord avec la politique de Nicolas Sarkozy ; il est d’autant plus difficile pour l’opposition de construire un projet alternatif.

En invitant Nicolas Sarkozy à redevenir président en titre de l’UMP, ne craignez-vous pas de le gêner ?

Non. La France est la seule démocratie qui se pose la que