Adeux jours du vote des militants sur les motions en compétition au congrès des 14, 15 et 16 novembre, l'eurodéputé Vincent Peillon, proche de Ségolène Royal, prône un «changement profond» du PS.
Après Martine Aubry, Benoît Hamon et Bertrand Delanoë, c’est Ségolène Royal qui, initialement, devait s’exprimer dans Libération. Vous la remplacez au pied levé. Un signe que vous pourriez être candidat au poste de premier secrétaire ?
Nous avons fait le choix collectif de ne pas transformer ce congrès en querelle de personnes, et Ségolène Royal a fait preuve de responsabilité dans l’intérêt de la gauche. Nous souhaitons mettre en avant une équipe et une orientation, et surtout que l’on ne nous dérobe pas le débat de fond.
Pourriez-vous être le capitaine de cette équipe ?
Les socialistes ne sont pas des grenouilles qui demandent un roi, ou une reine. Aucun candidat ne peut être un préalable ou une solution. Ce qui est essentiel, c’est la construction d’une majorité sur une orientation. Et c’est cette majorité qui choisira celui ou celle qui est le plus à même de conduire les changements nécessaires.
L’irruption de la crise financière n’a-t-elle pas pris de court le PS ?
Il n’est pas très mature d’instrumentaliser la crise dans le congrès, sur le mode : "J’ai dit avant toi que le capitalisme était méchant…" Je conteste d’ailleurs l’idée que cette crise soit absente des motions : les premières lignes de la nôtre portent sur le nouveau Bretton Woods et la lutte contre les paradis fiscaux ! Nous, nous n’avons pas changé.
Nicolas Sarkozy, lui, a changé avec la crise. En se convertissant à la réhabilitation de la puissance publique, il occupe votre terrain…
Nicolas Sarkzoy pratique en permanence le grand écart entre les discours et les actes. Il mène une offensive sans précédent contre le pacte républicain et social, attaque les services publics, s’en prend à l’école, augmente les inégalités, pratique le révisionnisme historique, déconstruit le droit social. C’est pour c