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Libération
Éditorial

Ambitions

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publié le 6 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 6 novembre 2008 à 6h51)

Emportés par la vague d’émotion venue d’Amérique, nous aurions envie de dire aux leaders socialistes : vous aussi, faites-nous rêver.

Vous aussi, proposez le grand changement.

Vous aussi, branchez-vous sur ce XXIe siècle qui s'annonce tumultueux. Vous aussi, profitez des effets de la crise pour prôner des mesures audacieuses, pour impulser un nouvel élan.

Le pire est sans doute que dans les tréfonds des motions on peut, ici ou là, dénicher les prémices d’un renouveau.

Mais ces idées sont recouvertes d’une telle couche d’ambitions personnelles non assumées, de calculs, d’hypocrisie florentine et d’alliances déroutantes, qu’elles sont invisibles.

Les leaders - sauf peut-être Benoît Hamon - paraissent déjà usés, trop connus, trop sages. Même Ségolène Royal et son positionnement de star des estrades paraissent déjà vus, fabriqués, artificiels…

Le PS, coincé entre des patrons locaux qui gèrent leur collectivité et un siège parisien devenu une foire d'empoigne, peine à changer une image directement issue de la IVe République avec ses motions, ses synthèses, ses haines recuites et ses rances compromis.

On pensait qu’il lui fallait une cure d’opposition, mais Nicolas Sarkozy lui a coupé même cette possibilité-là en semant la division dans ses rangs.

Il reste alors à espérer qu’au bout de cette traversée du désert, viendra de la base, des militants, une telle demande de souffle, de changement, que, du vieux parti, émergeront de nouveaux leaders… et des idées neuves.

A la