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Libération
EDITORIAL

Renouveau

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publié le 8 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 8 novembre 2008 à 6h51)

Cherche renouveau, obstinément : tel est le sens du vote émis jeudi par les socialistes.

Même si la décision a été prise sans enthousiasme - près de la moitié des adhérents ont ignoré le scrutin, le parti de la rose devient le parti des moroses -, sa signification a le mérite d’être claire.

La victoire de Ségolène Royal et le très bon score de Benoît Hamon distinguent les deux personnalités qui ont su, chacune à sa manière, exprimer ce besoin de changement.

Dotée d’une volonté d’acier et d’un grand sens des situations, l’ancienne candidate a su trouver une énergie nouvelle dans les critiques dont elle est l’objet. Sur la base d’un discours robuste, le nouveau chef de file de la gauche du parti émerge sur la scène nationale. Martine Aubry et surtout Bertrand Delanoë avaient privilégié le classicisme et la fidélité à la «vieille maison». En dépit de leurs qualités, ils sont apparus trop immobiles dans un paysage en plein bouleversement.

Après avoir rallié de fait l’économie de marché dans les années 80, les socialistes ont officialisé cette reconnaissance au printemps, soit vingt ans après. Ce retard leur coûte cher : ils donnent le sentiment d’accepter le capitalisme au moment précis où celui-ci montre son pire visage, celui de la spéculation sans loi et de la récession. La crise financière change la donne politique.

Les motions une fois départagées, le PS peut-il s’organiser en conséquence ? Peut-il faire sortir une direction forte et stable d’une compétition confuse, tissée d’in