Etrange membre du gouvernement. Effacé jusqu’au secret, atypique dans ses méthodes, Christian Blanc, secrétaire d’Etat à la Région capitale, prépare en solitaire depuis huit mois le Grand Paris que Nicolas Sarkozy lui a commandé. Huit mois, c’est long.
Jeudi, Christian Blanc est enfin sorti du bois pour présenter un premier projet autour du pôle scientifique de Saclay. Le voilà donc sur la place publique, mais pas dans les meilleures conditions. Concertation bizarre, phrases énigmatiques, stratégie opaque : le secrétaire d'Etat déconcerte tout le monde et déçoit certains. «Il y a un problème Blanc, c'est clair», dit un familier du dossier de la métropole parisienne. Plus charitable, François Kosciusko-Morizet, maire UMP de Sèvres, dans les Hauts-de-Seine, reconnaît : «C'est vrai qu'il a un mode de fonctionnement très particulier. Mais peut-être nécessaire pour pouvoir travailler.»
Sélectif. L'intéressé revendique le trait. «Si vous prévenez de votre venue quelque part, nous confiait-il début octobre, le préfet est là, la presse est informée.» Lui a choisi de ne pas l'informer : jamais un communiqué ou une conférence de presse, un agenda quasi-vide. Avec les politiques, il est sélectif. Il voit les élus presqu'un par un, sans ordre de priorité déchiffrable. Ses relations avec le président socialiste de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, sont exécrables. «Il reçoit des 19e adjoints de petites communes et pas nous !» to