Porté par Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, le concept de «discrimination positive à la française» reste flou. Lui, le chantre du volontarisme n'a, depuis son élection, guère pris d'initiative pour permettre, concrètement, une meilleure représentation des minorités dans le monde du travail ou la sphère politique. Comme si la nomination au gouvernement de Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara lui valait quitus en matière d'«action positive» et d'égalité des chances. Le Président avait également insisté auprès de ses ministres pour qu'ils favorisent la diversité dans la composition de leur cabinet et dans leurs nominations.
Verrous. Demain en Conseil des ministres, le chef de l'Etat va nommer préfet Pierre N'Gahane. En janvier 2007, il avait déjà fait de cet universitaire d'origine camerounaise un préfet délégué à l'égalité des chances en région Paca. Hautement symbolique et utile, ce genre de nomination à forte visibilité médiatique ne fait pas pour autant une politique pour les millions de Français qui se sentent pénalisés au quotidien par leurs origines ou leur couleur de peau.
Avec l'élection de Barack Obama, l'Elysée semble avoir pris conscience de la nécessité de relancer ce dossier alors que les représentants des minorités veulent aller au-delà des seules nominations pour faire sauter les verrous français. Une délégation du Cran (Conseil représentatif des associations noires) a été reçue hier par Cédric Goubet, chef de cabinet