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Libération

A Douaumont, Sarkozy défend les fusillés pour l’exemple de la Première Guerre mondiale

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publié le 12 novembre 2008 à 6h51

Dix ans après Lionel Jospin, alors Premier ministre de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy a ouvert la voie à une possible réhabilitation des fusillés pour l'exemple de la guerre 14-18, en estimant qu'ils «ne s'étaient pas déshonorés». Le chef de l'Etat commémorait à Douaumont (Meuse) le 90e anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918, devant des figurants revêtus des uniformes français et allemands (photo). Mutins, déserteurs ou condamnés de droit commun, ils sont 675 à avoir été exécutés après décisions des conseils de guerre. Pour Sarkozy, «cette guerre totale excluait toute indulgence, toute faiblesse. Mais quatre-vingt-dix ans après la fin de la guerre, je veux dire au nom de notre nation que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s'étaient pas déshonorés, n'avaient pas été des lâches, mais que simplement ils étaient allés jusqu'à l'extrême limite de leurs forces». Au Chemin des dames à Craonne (Aisne), en 1998, Jospin avait déclenché une polémique avec la droite. Contrairement à Sarkozy hier, il avait évoqué les «mutins», souhaitant que «ces soldats, fusillés pour l'exemple, au nom d'une discipline dont la rigueur n'avait d'égale que la dureté des combats, réintègrent aujourd'hui pleinement notre mémoire collective». Une déclaration jugée «inopportune» par Chirac. Mais c'est le président du RPR, Philippe Séguin, qui avait disjoncté en accusant le socialiste de vouloir ensuite «réhabiliter les Waffen SS, les