Comment diable convaincre les banques, qui ont été aidées par l'Etat à hauteur de 10,5 milliards d'euros (1), de jouer le jeu de de ne pas couper le crédit aux entreprises comme cela leur a été demandé?
Les établissements financiers se sont engagés, en contrepartie des fonds propres injectés par l'Etat mi octobre, à faire progresser de « 3 % à 4 % » le montant total des crédits aux entreprises, aux ménages et aux collectivités locales.
Las, les remontées de terrain font état d'une allocation de crédit fort chiche et très prudente... Depuis quinze jours, Nicolas Sarkozy et le gouvernement montrent leurs muscles, agitent des menaces, quitte à dire tout... et aussi son contraire.
Dans son discours de Rethel (Ardennes) sur l'emploi, le 28 octobre, Nicolas Sarkozy avait avancé un moyen original de contraindre les banques à respecter leur engagement: jeter l'opprobre sur les banques en donnant en pâture à l'opinion le nom des établissements récalcitrants :
"Ceux qui ne joueront pas le jeu, on l'expliquera à l'opinion publique", a-t-il menacé.
Le 30 octobre, alors que les entreprises commencent à faire savoir qu'elles ne voient toujours pas la couleur des lignes de crédit, Sarkozy reçoit les banquiers à l'Elysée, et les presse de respecter le "pacte moral" passé avec l'Etat.
Et pour faire monter la pression sur les banquiers (ou pour convaincre les Français que tel et le cas), plusieurs membres de la majorité sortent de concert et font fleurir des menaces de to