Les grenouilles demandaient un roi. Les socialistes, plus prudents, cherchent seulement un ou une premier(ère) secrétaire. Mais pourquoi pas un philosophe ? Le PS en a justement un sous la main. Il s’appelle Vincent Peillon et présente ce mélange subtil de qualités visibles et de défauts discrets qui correspondent à la situation. Les militants socialistes ont voté. En bonne démocratie, leurs suffrages s’imposent aux dirigeants. Ils ont choisi, à tort ou à raison, de placer en tête la motion officiellement menée par Gérard Collomb, le maire de Lyon, mais regroupant en fait les partisans de Ségolène Royal. Elle a obtenu 29 % des voix, un score honnête qui lui offre toute légitimité pour revendiquer la direction du vieux parti.
Notre philosophe figure parmi les principaux lieutenants de la souveraine du Poitou. Celle-ci a, sur les instances de ses alliés les plus puissants (fédérations des Bouches-du-Rhône, de l’Hérault, de l’Aude, du Rhône), accepté de mettre, avant le vote, sa propre candidature à la tête du PS «au frigidaire». Les grands barons royalistes, très désireux que leur suzeraine puisse être de nouveau la candidate socialiste à l’élection présidentielle de 2012, considéraient que, si elle possède l’étoffe d’une présidentiable, elle n’a pas le profil d’un chef de parti et qu’elle s’affaiblirait en briguant pour elle-même la direction de l’appareil. Ils n’avaient pas tort.
Le charisme baroque de Ségolène Royal, confirmé une fois de plus par le vote de la semaine dernièr