Tirer sur l’ambulance? Pourquoi pas. Car à l’heure d’un départ dans des conditions épouvantables pour le PS, il est difficile d’exonérer le premier d’entre eux du spectacle que le parti s’apprête à donner à Reims, où doit être désigné son successeur. François Hollande s’en va après onze années de règne. Il laisse derrière lui une formation qui s’interroge sur sa matrice idéologique, incapable de produire des idées neuves, divisée comme jamais, engagée dans une dramaturgie dont personne ne connaît l’issue. L’existence même du principal parti d’opposition est menacée. François Hollande est un homme trop brillant, trop ambitieux, trop honnête, pour ne pas accepter de porter la responsabilité qui est la sienne. Elle est première, forcément première, même si elle n’est bien sûr pas unique.
Mais à la veille de son dernier discours de numéro un, plutôt que de tirer sur l’ambulance, c’est une autre interrogation qui s’impose à propos de François Hollande. Où est la faille? Il est, on l’a dit, brillant. Sans aucun doute parmi les plus prometteurs de sa génération. Il est drôle, sympathique, proche des gens, le genre d’homme politique, et c’est rare, que vous imaginez facilement débouler dans votre déjeuner de famille du dimanche sans qu’il gâche le dessert.
Alors, où est la faille? Car il existe bien un mystère Hollande, seul capable d’expliquer comment, pendant toutes ces années à la tête du PS, il a parfois su transformer le plomb en or, puis laissé l’or devenir du plomb. Et malgré u