La présidente de la région Poitou-Charentes, depuis la genèse de son aventure présidentielle, n’en finit plus de cliver le PS. Ses fidèles la défendent bec et ongles, sautant volontiers à la gorge de celui qui ose se risquer à la moindre critique. Ses adversaires n’ont de cesse de contester la pratique et les objectifs politiques d’une camarade qui menace le management de leur entreprise politique toute entière.
Et c’est bien une sorte de remake des primaires de 2006 qui, depuis le vote des militants, est en train de se jouer. A deux différences près : l’ex-candidate n’est plus assise sur un capital de 60 % des suffrages, mais de 29 %. Et le procès en incompétence, un des éléments qui avait nourri la compétition interne au PS n’a pas ressurgi. Ses rivaux ont retenu la leçon de la victimisation, dont elle a usé et abusé. Et préfèrent jouer sur l’incohérence présumée de sa ligne politique et de son fonctionnement.
Postures. Le strauss-kahnien Laurent Baumel dénonce ainsi «son instabilité et sa flexibilité excessive». «Elle ne donne pas le sentiment de tenir une orientation dans la durée. Elle ajuste son discours et ses propositions en fonction de l'air du temps.» Autre charge sur la cohérence de son courant : «On avouera qu'entre ce que dit Manuel Valls et ce que propose Julien Dray, voire Vincent Peillon, il y a un "gap" que Ségolène Royal devrait clarifier pour faire une majorité», écrit Jean-Christophe Cambadélis, signataire de la motion Aub