A quoi Reims pourrait bien ressembler ? A Rennes, congrès des déchirures ? A Metz, congrès du vrai clivage ? Rappel de précédents congrès socialistes historiques et de la permanence des polémiques.
Rennes, le cauchemar
C’est le cauchemar des socialistes. Quand ils se réunissent à Rennes, en mars 1990, François Mitterrand est à l’Elysée, Michel Rocard à Matignon et Pierre Mauroy rue de Solférino. La préparation du congrès est tendue, des affaires de fausses cartes, de débauchages écornent l’image d’un parti traditionnellement versé dans le débat d’idées. Le conflit se noue dans la famille mitterrandiste, déchirée entre les deux héritiers, Laurent Fabius, le «fils préféré» et Lionel Jospin, le «fils rebelle».
Le premier plaide pour la «rénovation du PS». Le second soupçonne son concurrent de vouloir construire un parti de «supporteurs» pour assouvir ses ambitions présidentielles au détriment d'un parti de «militants», ancré à gauche. De Rennes à Reims, la même controverse…
Dans la capitale de la Bretagne, l’atmosphère délétère se transforme en un climat haineux. La motion Fabius arrive en tête, talonnée par celle de Jospin-Mauroy alors que les amis de Rocard se trouvent en position d’arbitre. La recherche d’une improbable synthèse se poursuit de longues heures.
Puis survient ce que tout le monde socialiste redoutait : l'éclatement au grand jour de la famille mitterrandiste. Lionel Jospin refuse de discuter avec Laurent Fabius qui a «v