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Libération
EDITORIAL

Coups bas

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publié le 17 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 17 novembre 2008 à 6h51)

Il y a de tout dans les carnets d'Yves Bertrand, l'ancien directeur des Renseignements généraux. Des ragots, des calomnies, des coups tordus et, parfois, des informations intéressantes ou scandaleuses. Mais on ne saurait se fonder sur le désordre de ce ramassis de vraies rumeurs et de fausses imputations pour en oublier la leçon principale. Il est clair, désormais, que l'un des premiers fonctionnaires de la République, dont le traitement et les activités étaient financés par les citoyens français, passait une bonne partie de son temps à diriger une véritable police politique destinée à protéger et soutenir le président de la République de l'époque, Jacques Chirac. Ainsi, à l'aube du XXIe siècle, alors que la France se présente comme l'une des grandes démocraties du monde, les traditions les plus tortueuses de la vie nationales, celles qu'avait illustré avec une cynique maestria Joseph Fouché, cruel ministre de l'Empire et maître en manipulations, se sont perpétuées sans changement, avec leur cortège de coups bas et de diffamations organisées sur ordre. La présence de ce cabinet noir au cœur de l'Etat, désormais avérée, restera comme un des scandales majeurs de l'ère Chirac.

Il n’est qu’une réaction possible à cette persistance inouïe de cette basse police : la dissolution immédiate sinon des RG, fondus dans d’autres directions, mais de tout ce qui peut rester des services dévoyés d’une police dont le rôle, faut-il le rappeler, consiste à défendre les citoyens et no