Il y a quelque chose de pourri au royaume socialiste. La démonstration est désormais faite avec ce congrès de Reims, clos hier, que la machine PS est cul par-dessus tête, que le formidable outil politique que devrait être la principale force de gauche de ce pays est malade de l’intérieur.
Rarement le processus démocratique, dont le congrès est censé être l’aboutissement, aura autant tourné à vide. Et dans un sens, le rendez-vous de Reims dépasse le sinistre congrès de Rennes de 1990. Car, plus que la violence des combats d’orientation, davantage que l’électricité des rivalités de personnes, c’est le poids de la fatalité qui régnait à la tribune et dans les coulisses qui fut le plus frappant.
Radicale. La longue séquence des contributions, puis des motions, le vote des militants du 6 novembre, marqué par une forte abstention, conclu par un quatre-quarts et des contestations, le congrès lui-même, sa fameuse commission des résolutions transformée en mascarade, rien n'aura permis de trancher quoi que ce soit. Aucune instance n'aura joué son rôle régulateur. Résultat, c'est devant des Français ahuris que les militants du PS se rendront cette semaine aux urnes, une fois, deux peut-être, pour élire leur numéro 1, sans être sûr que le pire n'est pas devant eux.
«C'est de la folie», résume Pierre Moscovici, qui prédit un PS ingouvernable, avec un premier secrétaire qui sera immédiatement contesté, un conseil national sans majorité, avec, en sus, des groupes par