«J'ai été professeur au lycée vingt-cinq ans, je sais de quoi je parle. Je voudrais finir ma phrase.» Le ministre de l'Education Xavier Darcos s'est levé pour répondre à un lycéen. Mais dans l'amphithéâtre, les huées reprennent : «Mascarade !», «Langue de bois !»Le ministre poursuit : «Vous dites que l'on accroît les discriminations sociales mais c'est tout le contraire, nous faisons par exemple du soutien en primaire.»
Quelque 600 élèves, tous des élus des conseils de la vie lycéenne (CVL), étaient invités samedi à débattre de la réforme du lycée à l’Ecole polytechnique, en banlieue parisienne. Pour le ministre confronté à une montée de la contestation, il s’agissait de montrer qu’il est ouvert à la discussion. Darcos cherche aussi à contourner les syndicats qui, selon lui, pratiquent une opposition systématique, en s’appuyant sur une «base» qui serait, elle, favorable à ses réformes. Pour organiser le grand raout avec vestiaire et hôtesses d’accueil, une agence de pub a été contractée. Les rectorats ont payé les voyages en car, en TGV et même en avion pour les quelques lycéens venus des DOM-TOM.
En fin de journée, l'humeur des lycéens était très partagée. Les plus bruyants dans les couloirs dénonçaient la «manipulation». «On n'a eu aucune réponse, tout était écrit d'avance avec des thèmes prédéterminés et pas de temps pour discuter dans les ateliers», regrettent des lycéens de Caen. Quelques uns trouvaient ça «génial d'avoir