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Libération
Éditorial

Vainqueurs

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Une déléguée socialiste vote, dimanche, au congrès pour le rapport de la commission des résolutions. Un vote très symbolique et sans conséquence. (AFP)
publié le 17 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 17 novembre 2008 à 6h51)

Le PS a payé ce week-end à Reims une tournée générale de champagne à tous ses adversaires ! Les vainqueurs du congrès ? Il ne faut pas les chercher dans les rangs socialistes, mais du côté de l’Elysée, au Modem, à gauche et à l’extrême gauche. Nicolas Sarkozy a conquis la présidence à la tête d’une droite réunifiée. Il a poursuivi son œuvre en pratiquant l’ouverture. Il a désormais un allié pour continuer le travail de sape de l’opposition : le PS lui-même. Sarkozy n’a peut-être pas gagné la présidentielle de 2012 ce week-end, mais il sait d’ores et déjà qu’il a en face de lui un PS ingouvernable, sans ligne politique claire, sans stratégie, sans leader incontesté. Et ce, quel que soit le résultat du vote des militants jeudi ou vendredi.

Le centriste Bayrou, lui, a été au centre des débats socialistes. Il a trouvé à Reims une tribune inespérée en devenant, lui, l’opposant sans troupes, le principal sujet de controverse de son grand voisin. A l’arrivée, il a été instrumentalisé par tout le monde, non sans hypocrisie, puisque beaucoup de ceux qui récusent l’alliance nationale avec le Modem la pratiquent au niveau local. A quelques mois des élections européennes, le PS a aussi fait monter la mayonnaise de Cohn-Bendit et de ses amis verts. Le scrutin européen, jamais facile, s’annonce déjà comme une épreuve pour le prochain premier secrétaire. Enfin, le PS a envoyé à ses électeurs un message de confusion que le facteur Besancenot se fera un plaisir de distribuer largement. Au mie