C'est au nom d'une «certaine idée du socialisme» et de ses «convictions politiques» que Bertrand Delanoë a effectué un virage à 180 degrés en appelant, hier dans une lettre aux militants, «à voter massivement» pour Martine Aubry. Vingt-quatre heures plus tôt, à Reims, les membres de la motion A associant, outre les amis du maire de Paris, ceux de Hollande et de Moscovici, avaient pourtant décidé de ne donner aucune consigne de vote. C'est peu dire que l'affaire a suscité «une certaine émotion» dans son camp. En particulier chez le premier secrétaire et le député du Doubs, informés au téléphone, quelques instants avant la publication de la lettre, par Delanoë. Tout comme des membres de la garde rapprochée du maire de Paris, «tombés du placard», selon un cadre, en apprenant la nouvelle position de leur patron.
Volte-face. Jubilation du côté Aubry : «Le rassemblement est en train de gonfler», se réjouit la maire de Lille. «La peur change de camp, ajoute un partisan. Dès lors que vous avez Fabius, Delanoë, Montebourg et les amis de DSK derrière Martine, ça nous permet de capitaliser.» Et de saliver à la perspective d'un gâteau qui frise potentiellement les 50 % de suffrages.
Mais l'affaire est loin d'être aussi simple. Parce que cet équipage, dans un congrès qui se gagnera sur la thématique du renouvellement, fleure bon le «vieux parti», comme l'a rappelé François Rebsamen, proche de Royal. «On voit l'éternel