Alors que l’UMP proclame depuis le début de l’examen du budget 2009 sa volonté de limiter les niches fiscales, l’Assemblée nationale a voté hier un amendement du député UMP Frédéric Lefebvre, véritable cadeau fiscal à destination des ménages aisés ayant des employés à domicile. L’amendement porte le plafond de la réduction d’impôt de 12 000 euros à 15 000 euros. Ce qui correspond à une dépense moyenne de 1 250 euros par mois.
«Combien il y a-t-il de couples qui peuvent dépenser» une telle somme pour des emplois familiaux, s'est indigné le député (PS) Jérôme Cahuzac. Il a rappelé que 50 % des salariés gagnent moins de 1 600 euros par mois. Mais ces arguments n'ont pas perturbé les députés UMP, à l'exception de Daniel Garrigue qui a voté contre avec la gauche, estimant «que nous entrons dans une période difficile» : «Creuser l'écart entre les contribuables ne me paraît pas la meilleure solution».
Concrètement, l'amendement Lefebvre va permettre aux foyers fiscaux atteignant le plafond de 15 000 euros de déduire la moitié de cette somme du montant de leur impôt. Ce qui fait zéro impôt à payer pour un ménage qui aurait dû acquitter 7 500 euros. L'UMP leur souhaite une bonne année 2009 qui s'annonce rude : croissance nulle, hausse du chômage et pouvoir d'achat en berne. Malgré des perspectives économiques sombres et des finances publiques sous tension, Christine Lagarde, fidèle à elle-même, a donné un «avis favorable» à cette mesure qui va bénéficier à 3 % des