Et après ? Après la cacophonie, les guerres de basse-cour, les flingages en direct, les remarques assassines. Après la folie de Reims et d’après-Reims, que va-t-il donc se passer ? On a presque du mal à le croire à cette heure mais, d’ici la fin de la semaine, le PS aura une nouvelle tête. Et pour la (le) leader dont les militants auront accouché dans la douleur, l’avenir est sombre. Les socialistes ont perdu les trois dernières élections présidentielles. On a un temps espéré qu’ils avaient tiré la leçon de l’échec de 2007 face à Nicolas Sarkozy. Las. De cette campagne à la succession de François Hollande, on ne retient que les querelles de personnes et les grotesques prises de bec sur l’âge du capitaine (comme si la génération était la seule garante de la rénovation). Pourtant, il se joue bien là quelque chose, avec trois candidats qui oscillent chacun à des degrés divers entre un parti plutôt plus ancré à gauche, plutôt plus ouvert ou plutôt les deux. Une chose est sûre : du PS actuel, il faut faire table rase. Celle ou celui qui triomphera ne fera pas l’économie d’un vaste coup de balai, d’un projet nouveau pour un parti inaudible face à la crise, d’une remobilisation générale pour des militants désemparés et qui n’hésitent plus à s’en désespérer publiquement. C’est à ce prix que le PS pourra peut-être bâtir sur son socle local et régional pour redevenir enfin une vraie formation d’opposition nationale, dotée d’une véritable capacité de propositions. Après, seulement, vie
EDITORIAL
Table rase
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publié le 20 novembre 2008 à 6h51
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