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Libération
EDITORIAL

Décalés

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publié le 21 novembre 2008 à 10h33

De la confusion qui a présidé à l’interminable désignation du (ou de la) premier(e) secrétaire du PS se dégage une leçon fort claire : la procédure actuelle est dépassée. Non qu’elle soit absurde : héritée du parti de Blum et de Jaurès, elle est fondée sur des textes denses qui demandent aux adhérents du parti un effort de réflexion qui tranche sur la culture du zapping en vogue dans la société française. Elle renvoie à une culture politique de l’écrit et de l’engagement raisonné qui a sa grandeur. Mais ses défauts sont apparus de manière criante. D’abord parce que les six mois qui viennent de s’écouler n’ont pas permis aux instances habituelles de délégation - le congrès réuni en commission des résolutions - de prendre la moindre option sur le résultat final, donnant l’image d’un parti changé en structure molle et aboulique. Ensuite parce qu’un corps électoral restreint composé pour une très large partie d’élus ou de candidats à l’élection, souvent capté par un jeu de clientèle locale qui donne un pouvoir excessif aux caciques traditionnels se retrouve en décalage manifeste avec la réalité de la société française. Enfin parce que le ou la gagnante sera contestée à peine son élection acquise. Expérience faite, donc, il ne reste qu’une seule solution : mettre en place un système de primaires ouvertes à tous les sympathisants, dont les modalités sont à préciser (voir ci-contre), mais qui aura l’immense avantage de donner à la personne désignée une légitimité incontestable qui