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Libération

L’Elysée se sert dans les ministères

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Budget. Nicolas Sarkozy récupère le pilotage de fonds dépendant de Bercy et de l’Intérieur.
publié le 21 novembre 2008 à 10h33

L’hyperprésidence n’a pas de limite budgétaire. Le chef de l’Etat qui cantonne peu à peu les membres de son gouvernement à un rôle de VIP de luxe, vient d’infliger un nouveau camouflet à deux d’entre eux en faisant main basse sur la très discrète cagnotte dont ils disposaient traditionnellement pour arrondir les angles avec les parlementaires et les élus locaux. Concernés : la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, et le ministre du Budget Eric Woerth.

Fin octobre, ces deux-là ont eu la désagréable surprise d'apprendre que l'Elysée assurerait désormais le «pilotage direct» de leurs «crédits spéciaux», à savoir une vingtaine de millions d'euros qu'il leur était jusque-là loisible d'affecter à qui bon leur semblait sur présentation de projets d'investissement locaux sérieux. «Pour la petite histoire, c'est sur ces fonds qu'a été retapée la maison natale de François Mitterrand», glisse un spécialiste du budget. Un dispositif très arrangeant qui n'a surtout pas de secret pour l'ancien locataire de Bercy et de la place Beauvau qu'est Nicolas Sarkozy.

Trésor. Or le Président est à cran. L'adoption fin juillet à une petite voix près de la révision de la Ve République a fait office d'avertissement. Nécessaires, les invitations à déjeuner deux fois par mois de petites fournées de parlementaires, et les grand-messes dans le salon d'honneur de l'Elysée, comme avec les sénateurs jeudi dernier, ou les députés le 3 décembre, ne suffisent pas toujours