Pour Ségolène Royal, la candidature est un plat qui se mange froid. Au point qu’après l’avoir annoncée à de nombreuses reprises depuis 2007, elle l’avait remisée au «Frigidaire». Pour mieux la resservir, le week-end dernier, aux convives socialistes réunis à Reims. Pour Martine Aubry, elle a toujours été un sujet brûlant. Elle ne l’a ainsi déposée qu’à quelques instants de la clôture du dépôt, dimanche matin, après avoir hésité jusqu’au bout. Ce n’est pas, loin de là, la seule différence entre Ségolène Royal, 55 ans, et Martine Aubry, 58 ans.
Marottes. Les deux compétitrices se connaissent bien, qui toutes deux ont été ministres de Pierre Bérégovoy et de Lionel Jospin. Et se détestent plus encore. On déniche bien quelques traits de caractère commun, dont un sens affirmé de l'autorité. Et des similitudes, fort classiques en politique, dans leurs trajectoires de professionnelles du suffrage universel. Même formation, Sciences-Po et l'ENA. La région Poitou-Charentes depuis 2004 pour Royal. La mairie de Lille pour Aubry depuis 2001. Dernière analogie de position : les deux femmes ne siègent plus, aujourd'hui, au Palais Bourbon. Royal l'a quitté en 2007 pour cause de non-cumul des mandats, Aubry depuis sa défaite aux législatives de 2002.
Pour le reste, rien de commun entre les deux finalistes de la compétition socialiste. A commencer par leurs marottes. Le sociétal pour l’ex-candidate à la présidentielle. Le social pour la maire de Lille, qui a effectué l’essentie