Menu
Libération
EDITORIAL

Style

Article réservé aux abonnés
publié le 21 novembre 2008 à 10h33
(mis à jour le 21 novembre 2008 à 10h33)

Parti de dames… L’interminable et confuse procédure socialiste de désignation débouche, in fine, sur une nouvelle positive. Le premier parti de la gauche, pour la première fois de son histoire, sera dirigé par une femme. La parité décidée en son temps par Michel Rocard trouve ainsi un aboutissement. Comme le PS, en dépit de ses insignes faiblesses, reste la formation dominante de l’opposition, la première voix de l’antisarkozysme sera donc, pour quelques années, une voix de femme. Ce n’est pas la révolution Obama. Mais c’est un signe.

Cette bonne nouvelle en cache une autre : entre la dame des 35 heures et Notre-Dame de la fraternité, les militants se voient offrir une alternative claire. Convaincue, compétente, déterminée, Martine Aubry représente une certaine continuité socialiste, un attachement à la gauche classique, un respect pour les anciens principes qui veulent des militants impliqués, formés, voués à un engagement constant.

Imprévisible, moderniste, télévisuelle, Ségolène Royal est une madone cathodique douée d’une volonté de fer et d’un pragmatisme virevoltant. Elle suscite ferveur et agacement, ne craint aucun tabou et professe une sincère volonté de renouveler son parti. Pour transposer une formule célèbre dans les cercles socialistes, Martine Aubry veut garder la vieille maison et Ségolène Royal courir l’aventure. A défaut d’un véritable clivage idéologique - toutes deux sont des réformistes bon teint - il y a là une opposition de style incontestable, et donc un