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Libération

Le parti socialiste au bord de l'explosion

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Le congrès de Reims, et le vote des militants, jeudi et vendredi, ont miné le parti selon plusieurs analystes.
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publié le 22 novembre 2008 à 16h30

Coupé en deux, mû par des haines personnelles, divisé entre partisans d'un parti présidentiel voulu par Ségolène Royal et d'une formation social-démocrate qu'entend préserver Martine Aubry, le Parti socialiste risque l'explosion, selon des analystes.

Après un congrès de Reims désastreux d'où n'a émergé aucune ligne politique majoritaire, le vote des militants jeudi et vendredi pour élire une leader s'est soldé par un résultat sur le fil du rasoir - 42 voix d'avance pour Aubry sur Royal- contesté par le camp de la présidente de Poitou-Charentes.

"Le conflit est inexpiable et insoluble", estime Gérard Grunberg, directeur de recherche à Sciences Po, qui n'exclut plus une scission du PS.

"La haine est telle, l'impossibilité de les rassembler, de les réconcilier, est telle qu'il n'y pas de processus, de règles, d'instances qui peuvent régler cette crise", relève-t-il.

Avec un score 50-50, "c'est insoluble, personne ne peut avoir de légitimité complète, il n'y pas de vrais gagnants, pas de vrais perdants, pas de solution de réconciliation".

Le patron sortant du PS, François Hollande, table sur un Conseil national convoqué mardi soir pour démêler l'écheveau. Rejetant le risque d'un éclatement, il a appelé les deux camps à "respecter le vote, les règles et les instances" du parti.

Mais ce Conseil national, issu d'un premier vote des militants le 6 novembre - où Ségolène Royal avait recueilli 29% - est "favorable à Martine Aubry, et rejeté par les royalistes" qui "peuvent demander le recom