Le PS va-t-il ouvrir, comme le dit un ancien militant, «le grand livre de la triche» que tous les ténors socialistes rangent après chaque scrutin interne au rayon des archives classées «secret-défense-des-intérêts-bien-compris-du-parti». Rien de moins sûr, car le dossier est explosif. Il n'épargnera personne. Il dégoûtera un peu plus les militants et fera vaciller le dernier principe qui reste quand tout fout le camp : le vote militant.
Car, même si un cadre qui a participé dans le passé à des commissions de récolement précise qu'elles commencent toujours par valider les fédérations où il n'y a pas de problèmes, «et c'est la grande majorité», les «bonnes vieilles» pratiques ont de beaux restes. Et, malgré le ménage entrepris par Lionel Jospin et François Hollande en 2000, les grandes fédérations (Bouches-du-Rhône, Hérault, Nord, Pas-de-Calais) restent des territoires suspects. A Paris, où la fédération compte beaucoup de cadres, «c'est plus dur de tricher», précise un connaisseur. Il ajoute, ironique : «Il suffit de voir ce qui est arrivé à Delanoë», minoritaire dans sa propre section.
«Bonne franquette».Mais, au fait, comment font-ils pour frauder ? «Rien de plus simple», répond un socialiste averti. «Il y a 50 milliards de façons de s'y prendre», confirme l'ancien, qui précise que «le grand livre» comporte deux grands chapitres. Le premier relate ce qui peut se passer dans les sections l