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Libération
EDITORIAL

Pantalonnade

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publié le 24 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 24 novembre 2008 à 6h51)

Fous ! Ils sont devenus fous ! La rage suicidaire qui a saisi les socialistes depuis deux jours laisse la gauche profonde pantoise, furieuse et désabusée. Déjà, l’interminable processus de désignation du premier secrétaire avait enfoncé l’opinion dans les méandres d’une compétition amère et byzantine. C’était, pensait-on, le résultat d’anciennes procédures, respectables à défaut d’être modernes, démocratiques en tout cas. La contestation du vote final, les accusations croisées de tricherie et l’extravagante menace de porter le différend devant les tribunaux transforment ce processus obscur en éclatante pantalonnade. Ainsi, un tribunal pourrait être conduit à désigner le chef de l’opposition en France ! Détournement du droit, humiliation de la politique… Ils ont triché ! «Nous ne laisserons pas faire !» disent les plus remontés des protagonistes. Ils ne font que mettre en lumière l’usure et la corruption d’un appareil dont les votes sont incertains, biaisés et finalement non représentatifs. Exécuteur du ségolisme, Manuel Valls proclame que le vote de Lille était truqué. Ses adversaires rétorquent que ceux de l’Hérault ou des Bouches-du-Rhône, fiefs royalistes, sont tout aussi suspects.

La vérité, c’est qu’on les croit tous. Et que c’est ce mécanisme électoral qu’il faut jeter aux orties. Les adversaires de Ségolène Royal affirment que sa conception du parti ne leur convient pas et que ses positions sont trop fluctuantes pour qu’on lui fasse confiance. Vraie ou fausse, l’accusa