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Libération
TRIBUNE

Une des racines du mal socialiste

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par Michel Balinski, professeur à l'Ecole polytechnique et directeur de recherche au CNRS. et Rida LARAK
publié le 26 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 26 novembre 2008 à 6h51)

Les socialistes se déchirent. Comme toujours. Ils ont voté sur six motions, aucune ne dépasse 30 % des voix, certaines n’obtiennent qu’un misérable 2 %. Et puis, 67 413 voix pour Martine Aubry, 67 371 pour Ségolène Royal : le désaccord complet ! Au siècle dernier, il y avait un certain François Mitterrand pour remettre de l’ordre. Aujourd’hui, les blessures des uns et des autres risquent de créer des cicatrices durables.

Mais ces blessures - surtout leur aspect le plus médiatique - dépendent en grande partie du mode de scrutin. Elles pourraient facilement être évitées. Il y a moyen de voter en rassemblant plutôt qu’en divisant.

Imaginez ! Si seulement les socialistes s'étaient exprimés d'une façon moins conflictuelle, plus consensuelle, et bien plus fine, en votant avec le jugement majoritaire, un nouveau mode de scrutin. Ils auraient pu l'utiliser pour classer les motions et aussi pour classer les candidats. Une question aurait été posée aux militants : «Pour présider le Parti socialiste en tant que secrétaire général, ayant pris tous les éléments en compte, je juge, en conscience, que ce candidat seraitexcellent, très bien, bien, acceptable, insuffisant ou à rejeter.» La question serait bien sûr adaptée au choix d'une motion, mais l'échelle d'évaluation serait la même.

Qu'auraient été les résultats ? Impossible de le savoir. Mais, une expérience électorale d'octobre sur le Web permet d'apprécier ce qui aurait pu se produire. On avait demandé à des scientif