Première journée de première secrétaire du PS. Et déjà un rendez-vous avec Ségolène Royal. «Une hache de guerre, où avez-vous vu une hache de guerre ?» feint de se demander Martine Aubry. Hier, 15 h 10, rue de Solferino. L'arrivée imminente de sa rivale rend très nerveuse la maire de Lille. Qui fait de petits pas, jette des coups d'œil anxieux vers le corridor d'entrée.
Provocs. «Je vais recevoir Ségolène Royal. Je l'ai appelée ce matin, elle a rappelé immédiatement. Il n'y a pas de clans. Pas de cohabitation. Nous sommes dans le même parti», martèle la nouvelle hôte des lieux. Comme pour s'en convaincre elle-même. Levée à 6 heures du matin comme d'habitude, Aubry a chargé François Lamy, son bras droit, de prendre contact avec Royal pour lui proposer une rencontre le jour même ou vendredi. Dans le camp Royal, on s'attribuait l'origine de ce geste d'apaisement : «C'est Ségolène qui a appelé Martine.» Entre les deux, ce n'est pas simple comme un coup de fil.
A cinq minutes de cette rencontre au sommet, Aubry s'accroche à son profil de bosseuse, rassembleuse de socialistes. Pas question de commencer à répondre aux provocs de la Poitevine. La petite vidéo et le «à très bientôt» en 2012 de Royal ? «Je ne l'ai pas vue, je travaille !»«Chacun a le droit d'avoir ses ambitions. Moi, je prépare un projet pour qu'en 2012 les Français se disent: "Il y a un autre modèle possible"», explique Aubry. «Je respecte Ségol