«Casse-toi pauvre con» et «Casse-toi pauvre con». Aucune différence ? Erreur ! Le premier a été prononcé par le président de la République, au Salon de l’agriculture en février, à l’adresse d’un visiteur qui déclinait de lui serrer la main. Aucune poursuite, aucune condamnation. Le deuxième orne une pancarte, exhibée par un citoyen au cours d’une visite présidentielle, en mémoire du premier propos de Nicolas Sarkozy.
Sur poursuite du procureur de la République, le sujet ordinaire est condamné à 30 euros avec sursis. La punition est symbolique. Il s'agit d'une illustration au combien coutumière du propos de Jean de La Fontaine, «que vous soyez puissant ou misérable…». Sur le plan de la théorie pénale, l'attitude du juge de première instance paraît conciliante. La Cour de cassation qui se penche sur la nature des propos qui sont ou ne sont pas injurieux, a déjà validé une répression pour la même expression. Cependant, d'aucuns estimeront que l'excuse de provocation aurait dû bénéficier au prévenu. Malgré cela, l'anecdote mérite mieux que raillerie et galéjade.
Ce «petit mot» met en lumière la portée de la réforme constitutionnelle voulue par Jacques Chirac à son profit, au bénéfice de ses successeurs, et sa contradiction avec la convention européenne des droits de l’homme.
L'article 67 de la Constitution indique que «Le président … ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire